Comment calibrer son autofocus avec le Datacolor SpyderLensCal ?

Comment utiliser le SpyderLensCal ?

Je possède depuis peu un reflex sur lequel il est possible d’affiner le réglage de l’autofocus de chaque objectif. Avec le nombre de pixel que les capteurs atteignent, un léger décalage de l’AF peut se ressentir. C’est particulièrement le cas si vous utilisez comme moi des objectifs d’ancienne génération sur lesquels on n’avait pas besoin de tant de précision. Datacolor propose une mire permettant de régler son autofocus. Voilà mon petit test vite transformé en complément du manuel d’utilisation.


En ouvrant le blister de la mire de Datacolor, j’ai cherché en vain une procédure détaillée de mise en oeuvre. Il y a bien un feuillet de démarrage rapide mais pas de notice détaillée. Je me suis donc lancé dans la recherche sur le site de l’éditeur de cet indispensable manuel … Le déroulement ne semble pas bien compliqué : on installe la SpyderLensCal, on met son reflex sur un trépied à la bonne distance, on prend des photos et on procède de façon itérative sur le réglage pour obtenir le résultat attendu.

La bonne distance de réglage d’AF selon Datacolor

Encore faut-il trouver cette fameuse “bonne distance”. Le manuel nous laisse le choix :

  • La distance usuelle d’utilisation
  • La distance focale x 30 à 50, ce qui donne pour un 35mm entre 105cm et 175cm

Et si on regardait par curiosité le manuel en anglais ? Eh bien, c’est … presque pareil. On retrouve bien la distance “souvent utilisée” mais cette fois ci :

  • La distance focale x 5 à 10, ce qui donne pour un 35mm entre 17,5 et 35 cm

Le réglage d’autofocus selon Canon & Nikon

Et si on allait voir ce que propose Nikon pour le réglage de l’AF ? Je cite :

  • nous vous recommandons de réaliser les tests à la distance de mise au point la plus grande possible. Ne choisissez pas une distance de mise au point que vous n’utilisez pas régulièrement, car vous risqueriez d’obtenir des résultats insatisfaisants par la suite. La précision du réglage de mise au point dépend de la précision du test réalisé.

Et si la distance de mise au point la plus grande possible, je ne l’utilise jamais ?

Allez, pour ne pas faire de jaloux, petit tour chez Canon ? Je n’ai pas trouvé de référence officielle, mais il semble que plusieurs sources concordent sur le fait que Canon propose :

  • La distance focale x 40, ce qui donne pour un 35mm une distance de 140cm

La distance de réglage d’AF basée sur la profondeur de champ

La mire spyderLensCal est gradué de -6,5 cm à +6,5cm. Si la distance choisie donne une profondeur de champ de plus de 13cm, on ne verra strictement rien… Et si on cherchait à avoir 5 cm de profondeur de champ ? Direction un calculateur en ligne, pour obtenir le résultat attendu, j’utilise DOFMaster.

Itérer pour trouver la bonne distance

Itérer pour trouver la bonne distance

  1. Choisir un reflex de même taille de capteur que le votre, dans mon cas un D600, j’ai pris le D800
  2. La focale de l’objectif (ou la valeur la plus grande pour un zoom)
  3. L’ouverture la plus grande, dans mon cas 1.8

Il reste à itérer en choisissant une distance (4), lancer le calcul (5) et viser une profondeur de champ d’environ 5cm (6). Voilà quelques valeurs obtenues dans mon cas :

  • 110cm pour un 50mm 1.8 (donc 22 fois)
  • 190cm pour un 85mm 1.8 (tiens, 22 fois…)
  • 125cm pour un xx-70mm 2.8 (18 fois)
  • 350cm pour un xx-200 2.8 (17,5 fois)

En jouant sur le site, vous verrez également que la répartition net devant et net derrière est autour de 50/50. Cela nous aidera par la suite.

Une approche basée sur la formule optique de l’objectif

Si sur votre objectif vous avez une échelle de distance, vous pouvez observer qu’il y a non seulement une distance minimale de mise au point mais également une distance au delà de laquelle il n’y a plus de changement (juste avant le signe “infini”).

Du coup, si on dépasse cette distance, l’autofocus ne fait plus rien… une autre approche est de se mettre au milieu de cette échelle (visuellement, pas une moyenne : c’est pas linéaire comme échelle).

L’avantage de cette échelle est de prendre en compte la formule optique de l’objectif concerné… ça vaut ce que ça vaut, mais s’appuyer sur la construction de l’optique ne me parait pas délirant…

  • Pour le 50mm 1.8 AF-D, c’est environ 90cm (un peu plus de 3cm de profondeur de champ, c’est nickel)
  • Pour le 85mm 1.8 AF-D, c’est environ 150cm (idem)
  • Pour le tamron 24-70mm 2.8, c’est environ 90cm (2,6cm, ça passe encore)
  • Pour le 80-200 2.8 AF-D, c’est environ 260cm (idem)

J’en vois me dire qu’ils n’ont pas cette échelle sur leur objectif… pas de panique, utilisez vos pieds 😉 Je m’explique : vous menez la baque d’AF manuel à fond à droite vous faite une marque au crayon gris pour repérer la position. Idem à gauche. Puis vous prenez le milieu. Il ne vous reste plus qu’à avancer/reculer (avec vos pieds donc) en visant un objet et trouver à quelle distance l’objet est net. Il ne s’agit pas de trouver une distance au millimètre : pour le moment on ne cherche qu’à trouver une distance optimale pour faire la calibration…

Et si nous revenions à la SpyderLensCal 😉

La Datacolor SpyderLensCal

La SpyderLensCal est plutôt de bonne facture, on apprécie en particulier la qualité d’impression de la mire. J’ai tenté par le passé d’imprimer mes propres mires : c’est clairement plus précis sur la SpyderLensCal.

Les graduations sont en demi millimètre, c’est peut être un peu trop fin mais qui peut le mieux…

SpyderLensCal pas de vis trepied & graduationOn note aussi la présence d’un pas de vis pour le trépied en métal (et pas en plastique comme le reste du dispositif) qui facilite clairement la mise en oeuvre.

Un niveau à bulle permet également de s’assurer de la verticalité de la partie qui doit l’être. Rien à redire, c’est complet.

Le niveau à bulle

Le niveau à bulle

La règle vient à 45° et se bloque dans cette position, comme par exemple dans le montage préconisé par Nikon (La première photo de l’article monte l’appareil monté…)

Pour l’utilisation pratique, le choix d’une bonne distance pour faire les mesures fait, la mire rend le service demandé. Le fait que la zone verticale soit bien large permet de bien accrocher l’autofocus même d’un peu loin et d’être certain que c’est bien au niveau du zero que la mise au point a été faite.

La SpyderLensCal fait donc ce qu’elle a à faire, est bien construite et les petits détails de sa construction la rendent bien plus pratique qu’une mire faite soi-même. Reste à voir si vous mettrez les 70€ nécessaires pour l’acquérir par exemple chez mon partenaire Amazon (si vous voulez soutenir le blog ;)). Pour ma part, je trouve qu’il serait dommage de mettre des centaines (milliers?) d’euros dans un couple appareil/objectif sans être certain que les si on a des photos floues c’est entièrement de notre faute et pas celle du matériel…

1 Response

  1. Djul dit :

    Bonjour, Je ne trouve pas la corresponde du capteur du canon 70d…
    Il y a le 7d markII mais il n’est pas dans les choix…
    Est-ce que vous savez?
    merci

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