DxO Optics pro 10, vers la maturité pour les pros ?
Je suis l’activité du produit de DxO Optics Pro depuis quelque temps, peut être 10 ans puisque je me suis essayé aux version 3 et 3.5 à l’époque. Attiré par ce produit animé par une équipe française – cocorico – je n’avais jusqu’alors pas franchis entièrement le pas, y préférant un outil de traitement de fichier raw intégrant tout mon processus de développement. Ces dernières années, non seulement les algos n’ont cessé de s’améliorer pour toujours être au top de ce qui se fait, l’interaction avec Lightroom s’est également grandement fluidifiée. Aujourd’hui, nous y sommes, l’intégration est parfaitement utilisable et (peut même) s’appuyer sur un format standardisé, le DNG. Regardons ça de plus près !
Le mode de fonctionnement proposé par DxO pour son intégration avec Lightroom
Le plus simple pour commencer et de vous montrer le workflow tel que proposé par Dxo Optics pro dans sa version 10
Je ne vais pas vous faire la lecture, mais l’idée générale est de limiter LR à la partie catalogage et tri en amont du traitement et à la publication en aval, laissant ainsi toute la partie “développement” dans DxO OpticsPro.
Du coup les pros qui ont besoin des fonctionnalités de tri et de catalogage ou s’appuient sur des plugin pour la publication de leurs photos peuvent maintenant bénéficier du meilleur des deux mondes dans un workflow intégralement non destructif!
Les limitations à connaitre de cette intégration
Cette approche me parait être la bonne, au bémol près que Lightroom propose également des option de retouches – en particulier le pinceau de retouche qui vont rester dans Lightroom. Ces retouches se font naturellement à la fin du processus de développement … et heureusement, sinon le workflow proposé ne fonctionnerait pas. Je m’explique…
Le format DNG contient la photo “brute”, sans perte, vous devez le savoir… c’est aussi un format qui contient toutes les modifications faites par un logiciel comme Lightroom ou DxO. Ces informations de modifications ne sont pas “jouée”, le fichier contient les instruction que lightroom va interpréter à la volée quand vous ouvrirez le DNG. Elles seront effectivement appliquée lorsque vous exporterez la photo dans un format non “non destructif” comme le jpeg.
Premier impact, si vous faites des modifications dans Lightroom, DxO sera incapable de les interpréter et vous ne pourrez donc pas les voir dans DxO.
Second impact… Par contre, quand la photo revient dans Lightroom, vous voyez les modifications faites dans DxO. Mais comment est-ce possible? C’est le second impact! Je n’en ai pas la certitude, mais je ne vois pas d’autres raisons possible : DxO stocke dans le DNG non seulement les instructions pour les rejouer dans DxO … mais aussi le résultat. Je me demande d’ailleurs si les instructions ne sont pas stockées à coté, il y a un petit fichier, un point dop (pourquoi?). L’impact? Un fichier gros … très gros. En chiffres, mon DNG sort de lightroom en 18Mo et revient en 67Mo (!). Pour une photo en 16MP, ça secoue!
Je peux le comprendre, il n’est pas techniquement possible de le faire autrement, c’est le prix à payer pour bénéficier des algorithmes imbattables de DxO, typiquement pour la réduction de bruit dite PRIME!
Edit: le fonctionnement avec le DNG n’est pas total, mais limité aux corrections d’optique et de bruit. Attention aux couleurs… extrait du tutoriel de DxO:
Petit retour sur les avantages de DxO OpticsPro sur ses concurrents
Contrairement aux autres dérawtiseurs qui imaginent comment développer un fichier brut en s’aidant des caractéristiques du boitier et de l’optique, DxO sait comment le faire. Par quelle magie? DxO étudie depuis des années les capteurs et le optiques, vous connaissez très certainement le système de notation DxOMark. Du coup pour chaque triplet capteur / ISO et Optique, DxO Optics pro sais comment se comporte le capteur et l’objectif. La correction d’optique n’est pas estimée … elle est mathématique. Le bruit n’est pas analysé pour être corrigé, DxO connait le type de bruit de chaque capteur qu’il traite. Vous voyez la différence ?
Pour faire court, DxO souffre seulement de 3 points, la partie catalogage, les outils de retouches de Lightroom comme le pinceau de retouche et l’intégration de plugins que les éditeurs ont fait pour LR. Avec l’intégration à Lightroom en DNG, on vient de franchir un grand pas … si DxO se concentre sur les fonctionnalités restantes, je me demande si je n’étudierais pas sérieusement une migration complète.
Comment se former à DxO OpticsPro
Et si vous essayiez DxO OpticsPro. Si vous êtes utilisateur de Lightroom, les fonctionnalités pour lesquelles il met une claque à Lightroom sont dans la version Elite, oubliez donc la standard. Vous pouvez télécharger une version d’essai 30 jours sur le site de DxO.
Pour le prendre en main, pas besoin de livres! DxO étant une société française, tous les tutoriaux qui sont fournis par l’éditeur le sont dans la langue de Molière. Ils sont illustrés et clair, c’est un bon moyen de voir les fonctionnalités de l’outil. Vous trouvez aussi sur la même page des webinaires auxquels vous pouvez participer. tout se passe à cette adresse.
Coté prix comptez 200€ pour la version Elite, sauf si vous possédez une version antérieure. Pourquoi cette précision? DxO propose régulièrement à des partenaires des versions antérieures gratuites, google est votre ami!
Je suis d’accord globalement sur les qualités de DxO, le traitement du raw est de bonne qualité, et bien que la notion de “fierté nationale” m’échappe grandement, le fait que des “Frenchies” soient dans le coup le rend sympathique.
Mais pour que celui-ci puisse prétendre être vraiment “pro” il faudrait que la création de profil personnalisé soit possible sur Mac, cette fonction a mon sens indispensable dans le cadre d’un flux de travail n’est implémentée que sous Windows, tant qu’il en sera ainsi et malgré ses qualités je ne pourrais pas le déterminer comme “Pro”.
J’ai eu un échange de mails avec DxO sur ce sujet, ils ne souhaitent pas trop s’étendre sur le sujet et se borne a une réponse du genre “ce n’est pas prévu pour le moment”. Il est certain qu’Apple fait évoluer ses OS plus souvent que Microsoft (en profondeur) et que Cupertino n’est pas le plus ouvert, mais si l’on veut jouer dans la cour des grands c’est le prix a payer, le Mac est très présent dans les métiers de l’image.
Donc pour la maturité elle est en route mais pas encore atteinte !
Hello,
merci pour ton retour, le coté frenchie est bien entendu une boutade, tu ne verras pas sur le blog de retour de ce type sur les versions avant la 7 … les qualités du produit n’étant pas au rendez-vous, français ou pas …
Ah, cette fonctionnalité windows n’est pas sur mac? c’est certain que c’et dommage. Peut être de bonnes surprises sur la 11, allons savoir 🙂
Bonjour,
Merci pour vos articles de qualités que je lis de temps à autre. Dans celui-ci, il me semble qu’il y a une petite erreur ou qu’il manque une précision:
“Par contre, quand la photo revient dans Lightroom, vous voyez les modifications faites dans DxO.”
Il faut faire le transfert au format TIFF.
Citation du tuto concernant le flux de travail avec DxO Optics Pro et Adobe Photoshop Lightroom
“le rendu d’un fichier Raw dans DxO OpticsPro ne sera pas le même que
dans Lightroom et inversement ; il en va de même pour les corrections.
Concrètement, si vous modifiez, par exemple, le bleu du ciel dans DxO
OpticsPro, puis que vous ouvrez ce même fichier Raw dans Lightroom, vous
ne verrez pas la correction. De même, si vous appliquez une conversion
noir et blanc dans Lightroom, et que vous ouvrez ce fichier Raw dans DxO
OpticsPro, vous ne verrez que les couleurs originales.”
http://www.dxo.com/fr/photographie/communauté/tutoriels/optimiser-son-flux-de-travail-avec-dxo-opticspro-10-et-adobe
Bien cordialement.
Guy
Ah oui ?
Bizarre, sur la partie gestion du bruit, j’ai clairement les modifications de réduction de bruit “PRIME”… je viens de relire le tuto … ben en fait, cela dépend !
je cite la note
Si vous choisissez d’exporter en format DNG, vous constaterez probablement une différence de rendu entre l’aperçu de DxO Optics Pro et celui de Lightroom. Aussi :
Si vous souhaitez travailler la lumière et la couleur dans DxO OpticsPro, nous vous conseillons d’exporter en utilisant le format TIFF, afin d’éviter toute surprise au niveau du rendu.
Si vous préférez faire ce travail dans Adobe Lightroom et utiliser DxO OpticsPro uniquement pour les corrections liées au détail et à la géométrie, alors le format DNG vous donnera la plus grande souplesse.
Les modifications faites dans DxO couleur n/b ou autre sont parfaitement prises en compte dans LR il suffit pur cela de faire “export vers Lightroom” et de choisir “traiter en DNG et exporter” sinon ou serait l’intérêt, cela permet de travailler sur un DNG dans LR et de passer éventuellement a PS pour des traitement impossible dans LR ou DxO !
PS:
Euh !!! pour les Frenchies j’avais compris, et je trouve vraiment dommage que ce soft n’aille pas plus loin, car il faut bien constater que depuis le Minitel on brille par notre absence sur le plan informatique, hormis nos ingénieurs qui s’expatrient vers la silicon valley !