Test de la sonde de calibration Datacolor Spyder 5 Elite
Et 2 et 3 et 5 ! Non je n’ai pas craqué, je vous annonce juste qu’après avoir utilisé une datacolor spyder 2 express, une 3 Elite, je viens de franchir le pas et passer à la Spyder 5 Elite. L’occasion d’un test mais aussi de rappeler l’intérêt d’une sonde de calibration et de vous aider à choisir celle qui vous correspond le mieux.
Si vous savez de quoi je parle, vous pouvez sautez le premier chapitres, sinon il est temps de vous intéresser aux sondes de calibration d’écran. Comme je viens de l’écrire, j’utilise actuellement un Datacolor Spyder 5 Elite mais avant de détailler mon test, je vous présenterai les autres modèles de la gamme, l’express et la pro.
Une sonde de calibration, c’est quoi ?
Vous vous êtes acheté un appareil photo pour photographe avertis, que cela soit un compact pro, un hybride ou un reflex, vous l’avez peut être fait pour vous lancer dans le développement et la retouche photo. Et si vous vous êtes fait plaisir, vous comptez bien faire plaisir aux autres en partageant vos photos, que cela soit sur une galerie en ligne ou sur support papier. Et, un jour, soit vous vous êtes rendus compte que ce que les autres voyaient, ce n’était pas forcement ce que vous avez vu sur votre écran. Gedebuk! Comme le dirait un indonésien… Patatra! Comme on le dit chez nous!
Avant d’avoir une datacolor spyder, l’effet le plus classique que j’avais était d’avoir des tirages qui tirent vers des couleurs chaudes … pourquoi ? parce-que la plupart des écrans d’ordinateurs portables tirent vers le bleu et que vous l’avez compensé au développement pour être agréable à l’œil.
Le pire, c’est que notre cerveau ne nous aident pas vraiment dans tout ça puisqu’il corrige en continu la calorimétrie si bien que, sans élément de comparaison, rien ne nous choque. Toujours pour vous illustrer mes propos, vous vous êtes forcément frottés à la balance des blancs : les lumières de néons qui tirent au vert, les lumières incandescentes à l’orange et l’éclairage LED au bleu. Tant qu’on n’a qu’une source, ça ne nous choque pas mais si vous regardez les fenêtres éclairées d’un immeuble le soir vous voyez des lumières de températures bien différentes.
A quoi cela peut bien avoir servi de passer des heures et des heures à comparer les différents appareils avant d’y avoir investis plusieurs centaines (milliers !?) d’euros si les couleurs obtenues ne sont pas au rendez-vous ?
Bon, on y est, il vous faut une sonde de calibration. Cette dernière va vous aider à calibrer votre écran pour que les couleurs affichées soient les bonnes, tout simplement !
La datacolor spyder 5, quel modèle pour qui ?
Chez datacolor, il y a 3 modèles. Commençons par un jeu : Quel est le modèle sur la photo suivante ?
Bon ok, c’est un peu facile, vous savez que j’ai la version Elite… plus sérieusement elles ont un aspect très proche : seule la version Elite a une petite différence : un pas de vis pour la fixer sur un trépied. Vous vous demandez peut être pourquoi, vous allez vite le comprendre.
Modèle pour amateur , la Spyder 5 Express
C’est la sonde de calibration “basique” qui fait le boulot, qui vous permet de régler votre écran (ou vos écrans) de fixe ou de portable selon des paramétrages pré établis : GAMMA à 2.2 et température de couleur ciblée à 6500K. C’est la gamme avec laquelle j’ai commencé. Le logiciel est simplifié pour être accessible à tous.
Modèle pour photographe ou graphiste avertis, la Spyder 5 Pro
Physiquement, cette sonde apporte la mesure et le contrôle de la lumière ambiante. La sonde branchée en permanence, le logiciel prévient si la lumière extérieure peut altérer votre perception de la couleur, principalement si elle est trop forte par rapport à la luminosité de l’écran.
Niveau logiciel, on va un peu plus loin:
- On peut jouer sur 4 niveaux de GAMMA (1.8, 2.0, 2.2, 2.4) et 4 de température (5000K, 5800K, 6500K, natif)
- On ajoute bien entendu la mesure de la lumière ambiante
- Un mode “rapide” permet d’effectuer un ré-étalonnage en 2’30”
- On peut analyser la qualité de l’écran, sa couverture du gamut
Modèle pour photographe pro, studios, et … addict comme moi, la Datacolor Spyder 5 Elite
Forcément la top de la gamme. Le pas de vis de trépied – on y vient – permet de calibrer un vidéoprojecteur en plus des écrans. Evidemment le logiciel suit. Mais ce n’est pas la seule différence et là, c’est pléthorique!
- On fait ce qu’on veut pour le GAMMA et la température de couleur
- L’analyse de lumière ambiante est plus avancé
- On ajoute un mode dédié pour le noir et blanc
- On dispose du suivi de l’écran, pour suivre son vieillissement
- On va plus loin dans la mesure de la qualité de l’écran en ajoutant l’analyse de son uniformité
- Pour les configurations multi écran, le mode “studio match” permet de s’assurer que tous les écrans affichent les couleurs de la même façon
- Présence du mode “L-Star“, mais là j’ai un peu plus de mal à suivre. Tout ce que j’ai compris, et pour être simpliste, c’est qu’un écran a une courbe de réponse non linéaire : pour avoir une luminance de 50% sur l’écran il ne suffit pas de mettre la puissance à 50%. En fait si on met cette puissance à 50%, la luminance n’est que de … 18% pour un écran de gamma 2.5 : 50% exposant 2.5. C’est le modèle mathématique quand on utilise le GAMMA. En mode L-Star c’est un modèle différent, qui se veut mieux tenir compte de la courbe de réponse … de la vision humaine. C’est clair ? 😉 Bon, la Datacolor Spyder 5 Elite sait le gérer…
La Datacolor Spyder 5 Elite en test
La Spyder 5 coté design
La version 3 et 4 se ressemblaient pas mal, la Spyder 5 introduit une rupture dans le design. On ne trouve plus de contrepoids fixé sur le fil : c’est maintenant un cache qui sert de contrepoids
Premier avantage, on a maintenant le moyen de protéger de la poussière le capteur. En voilà une bonne idée ! Autre avantage, le bouchon en question possède un patin antidérapant qui va permettre de poser la sonde directement sur la table pour la mesure de la lumière ambiante. Adieu le socle vertical qui, en plus, exposait encore plus le capteur.
La Spyder 5 Elite coté logiciel
Voyons ensemble ce que la Datacolor Spyder 5 Elite a dans le ventre. Première chose à faire, se mettre en mode console “expert”, c’est la seule qui semble permettre d’accéder à certaines fonctionnalités, la cible L-Star évoqué ou “noir et blanc” ou un mode plus complet de mesure des niveaux de gris.
Nous avons 2 catégories de réglages : la cible et la luminance.
En ce qui concerne la cible, il s’agit de définir le couple GAMMA / Température de couleur désiré. C’est là que la Datacolor Spyder 5 Elite laisse toute liberté dans les réglages des deux paramètres et permet d’utiliser d’autres courbes de réponses. C’est ici que je vais choir le L-Star.
Coté luminance, on peut sélectionner soit un mode de luminance mensuré (par exemple fixer 120 Cd/m²) ou un mode luminance visuelle qui va mesurer la luminosité ambiante et celle de l’écran pour proposer le meilleur réglage.
Coté options, on trouve pour la Datacolor Spyder 5 Elite étalonnage plus avancé de l’équilibre des niveaux de gris qui prendra d’ailleurs plus de temps que le mode classique.
Coté mesure, rien spécial à dire, il suffit de poser la sonde à l’endroit indiqué et de suivre les instructions. Dans le cas de la calibration “avancée” choisie, il y a quelques interactions tout d’abord pour monter la luminosité au maximum pour ensuite la redescendre à la valeur ciblée. Pour le reste, il n’y a qu’à attendre quelques minutes que le processus se termine.
En fin de calibrage, le logiciel affiche la fenêtre “SpyderProof” suivante :
Le bouton “Permuter” permet de charger/décharger le profil ICC créé sur la carte graphique. La différence saute aux yeux : j’ai calibré 2 écrans, un DELL U2410 et une tablette graphique Wacom Cintiq 22HD. Pour le premier, même si c’est un écran calibré en usine – on reçoit d’ailleurs un rapport de calibrage individuel quand on l’achète – il a vieillit et tirait un peu sur les tons chauds. Pour le second, il tirait sur les tons froids.
Le dernier écran affiché donne la couverture du gamut, au choix sRGB, NTSC ou AdobeRGB. Pas de surprise de coté là, le Dell couvrant plutôt bien l’Adobe RGB et la Cintiq se limitant au sRGB
En guise de conclusion, je peux vous dire que ma sonde d’étalonnage Spyder 5 Elite est maintenant branchée en permanence et je suis avec attention dans la barre d’état le couleur de l’icone qui me rappelle à l’ordre si la luminosité de la pièce n’est pas adaptée à la retouche photo.
Si vous voulez en savoir plus, je vous invite à consulter directement le site de Datacolor qui vous donnera quelques informations complémentaires. J’y ai trouvé à une époque des guides pour mieux gérer son flux de production. Vous pouvez bien entendu acheter les différentes sondes dont un coffret “studio” que je n’ai pas évoqué et qui contient également un SpyderPRINT pour calibrer votre imprimante et un SpyderCUBE pour faciliter la retouche en donnant une référence de point noir, blanc et gris.
Coté prix, les prix actuels sur le site Datacolor sont, hors frais de port et en tenant compte d’une promo en cours :
- Spyder 5 Express ~120€
- Spyder 5 Pro ~150€
- Spyder 5 Elite ~200€
- Spyder 5 Studio ~360€
Si la promo du site est terminée, on trouve les sondes également chez Amazon
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